Labo VST

Laboratoire

Ville, Société; Territoire

Titre de l'article

Implication féminine dans la gestion du foncier dans la Sous-préfecture de Diabo (centre de la Côte d’Ivoire)

Auteur.e(s)

Anicet Renaud GNANKOUEN et Koulotioloma Issa SORO

Résumé

Promouvoir une gouvernance foncière équitable commence par un processus d’élaboration de politiques qui associent de façon équitable les hommes et les femmes dans la formulation et à la mise en œuvre des politiques foncières. L’époque contemporaine est marquée par de multiples défis parmi lesquels on peut citer la problématique de la gestion foncière. Ce phénomène est de plus en plus observé en Afrique, surtout dans le milieu rural où la femme est très souvent marginalisée. Cette étude vise à analyser la contribution des femmes dans la gestion du foncier dans la sous-préfecture de Diabo. Elle s’appuie sur une recherche documentaire, une observation directe et des enquêtes par questionnaire auprès de 150 agricultrices. Les résultats de l’étude révèlent que dans la sous-préfecture de Diabo, deux types de propriétés foncières sont reconnus. Il s’agit de la propriété collective (98 %) et de la propriété individuelle (2 %). Sur ces propriétés, l’étude révèle qu’il s’exerce à 96 % le droit coutumier où les femmes sont faiblement impliquées (14 %). Elles sont soit propriétaires terriens (20 %), superviseuses de terre (40 %) ou encore gardiennes de la tradition (40 %). Malgré cette faible implication dans le contrôle du patrimoine foncier dans les villages de la sous-préfecture de Diabo, les femmes ont le droit d’accéder aisément aux terres cultivables. Les modes d’acquisition foncière sont généralement fondés sur l’héritage (80 %), les prêts (12 %), l’achat (4 %) et les dons (4 %). Pour ne pas bafouer le droit de jouissance dont elles bénéficient, elles cultivent prioritairement le vivrier (66 %).

Abstract

Promoting equitable land governance begins with a policy development process that equitably involves men and women in the formulation and implementation of land policies. The contemporary era is marked by multiple challenges, among which we can cite the issue of land management. This phenomenon is increasingly observed in Africa, especially in rural areas where women are very often marginalized. This study aims to analyze the contribution of women in land management in the sub-prefecture of Diabo. It is based on documentary research, direct observation and questionnaire surveys of 150 women farmers. The results of the study reveal that in the sub-prefecture of Diabo, two types of land ownership are recognized. These are collective ownership (98%) and individual ownership (2%). On these properties, the study reveals that 96% of them are customary law where women are weakly involved (14%). They are either landowners (20%), land supervisors (40%) or guardians of tradition (40%). Despite this weak involvement in the control of land assets in the villages of the sub-prefecture of Diabo, women have the right to easy access to cultivable land. Land acquisition methods are generally based on inheritance (80%), loans (12%), purchase (4%) and donations (4%). In order not to flout the right of enjoyment they enjoy, they cultivate food crops as a priority (66%).